Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 janvier 2020 5 31 /01 /janvier /2020 14:38

 

 

Coauteur.e : l'équipe de wikiHow

Dans cet article: Acclimater son corps Modifier ses habitudes Entrainer son esprit

 

 

Personne n'aime avoir froid, mais parfois, vous n'aurez tout simplement pas le choix. Si vous n'êtes pas correctement équipé, un climat froid peut entrainer des désagréments, favoriser les maladies et vous faire sentir léthargique. Que vous emménagiez dans une région plus froide ou que vous essayiez de passer l'hiver du mieux que vous le pouvez, sachez qu'il est possible de s'adapter aux températures très basses.

 
1
Acclimater son corps
  1. 1
    Sortez dans le froid. Pour vous habituer au froid, vous devrez sortir, malgré le froid. Si c'est la fin de l'automne ou l'hiver ou si vous vivez dans une région où il fait froid toute l'année, passez quelques heures dehors chaque jour. Ne portez que les vêtements nécessaires et enlevez les couches qui deviendront superflues une fois que vous vous serez habitué à la température. Avec le temps, vous pourrez passer de plus en plus de temps en extérieur, sans être affecté par la température .
    • Lorsque vous passez un long moment en extérieur, portez des gants, des bottes et un bonnet, mais essayez de laisser votre veste chez vous. C'est généralement les extrémités qui ont froid en premier et des oreilles ou des doigts engourdis vous pousseront à rentrer au chaud bien avant que le reste de votre corps n'ait réellement froid .
    • Essayez de ne pas mettre le chauffage en marche lorsque vous vous déplacez en voiture. Pour un défi encore plus grand, essayez de garder les fenêtres ouvertes.
     
  2. 2
    Prenez des douches froides. Tournez le robinet dans le sens opposé à celui dans lequel vous le tournez habituellement. Prendre une douche froide peut être extrêmement désagréable, mais c'est un bon moyen de développer la tolérance du corps aux températures froides. C'est aussi l'expérience la plus proche d'une plongée en mer Arctique que la plupart d'entre nous vivront. Cette méthode permet d'aider le corps à s'adapter physiologiquement au froid .
    • Réduisez peu à peu la température de vos douches. Si vous essayez de prendre trop vite une douche trop froide, vous pourriez ne pas parvenir à rester bien longtemps sous l'eau.
    • Vous pourriez également alterner entre eau chaude et eau froide lorsque vous vous douchez, afin de vous habituer aux rapides changements de température, ce qui se rapprochera de ce que vous ressentez en sortant de chez vous .
     
  3. 3
    Prenez du poids. La fonction des réserves de graisse du corps est de l'approvisionner régulièrement en calories à bruler pour avoir de l'énergie et d'agir comme une couche protectrice qui maintiendra les organes internes à une température constante. Si cette option n'est peut-être pas attirante, prendre du gras vous aidera à rester bien au chaud lorsque le climat est glacé .
    • Ce sera à vous de déterminer le poids que vous pourrez prendre. Dans tous les cas, vous devrez tout de même avoir une alimentation équilibrée et saine. Vous devrez simplement accroitre légèrement la quantité de calories que vous consommerez au quotidien.
    • Une alimentation riche en protéines, en glucides et en graisses saines, telle que les viandes maigres, les produits laitiers, les céréales complètes, les huiles végétales, est un moyen testé et approuvé de prendre du poids sans imposer un stress supplémentaire au cœur et au système digestif .
     
  4. 4
    Faites régulièrement de l'exercice. Commencez à faire des séances d'exercice cardiovasculaire et de musculation plusieurs fois par semaine. Le métabolisme de votre corps, qui est chargé d'assimiler les calories pour produire de l'énergie, aide à réguler la température moyenne du corps et devient plus efficace lorsqu'il s'adapte aux effets de l'exercice intense. En d'autres termes, en faisant du sport, vous aurez plus chaud et votre métabolisme restera sain et rapide 
    • Développer votre masse musculaire vous aidera à avoir plus chaud, car votre corps sera simplement composé de davantage de tissus chauds .
    • Grâce à l'exercice cardiovasculaire, la capacité de votre cœur et de vos poumons à faire circuler le sang riche en oxygène s'améliorera et votre organisme fonctionnera mieux.
     
 
2
Modifier ses habitudes
  1. 1
    Baissez le thermostat. Tout comme vous vous êtes habitué au froid à l'extérieur, vous devrez faire un effort pour vous acclimater à un intérieur plus frais. La plupart des gens gardent la température de leur intérieur entre 21 et 24 °C, car c'est la température la plus adaptée à l'équilibre du corps. Essayez de baisser votre chauffage de quelques degrés à la fois, jusqu'à ce que vous supportiez de vivre dans un environnement plus frais .
    • Baisser le chauffage est un très bon moyen de faire baisser la facture d'électricité ou de gaz en hiver. Veillez simplement à demander l'avis de votre famille ou de vos colocataires si vous ne vivez pas seul.
     
  2. 2
    Perdez l'habitude de vous couvrir. La prochaine fois que vous commencez à avoir froid et que vous êtes tenté de vous faufiler sous une couverture ou d'enfiler des pantoufles, ne le faites pas. Supportez le froid et occupez-vous pour détourner votre esprit. Cela vous permettra de vous défaire du besoin de vous couvrir dès que vous avez froid et d'apprendre à faire face à ces températures par vous-même. Si vous vous êtes déjà habitué au froid de l'extérieur et prenez désormais des douches froides, cette étape ne devrait pas vous être difficile.
    • Si vous avez du mal à résister à l'appel de la couverture, pliez-la et rangez-la tout en haut d'une armoire. Vous aurez moins de chances d'aller la chercher si elle est hors de portée et que vous devez faire des efforts pour la ressortir.
    • La température du corps baisse légèrement pendant le sommeil. Si vous voulez développer encore davantage votre volonté, entrainez-vous à dormir sans couverture  !
     
  3. 3
    Buvez de l'eau glacée. Lorsque vous avez soif, buvez de l'eau glacée, même au beau milieu de l'hiver. Ingérer une boisson très froide fait retomber la température du corps très légèrement, ce qui forcera votre corps à apporter une réponse adaptée pour compenser ce changement. Si la plupart des gens se tournent vers le café ou le chocolat chaud lorsqu'il fait froid, faites l'inverse. Avec du temps, vous ne ressentirez plus le besoin de vous réchauffer .
    • En plus de vous aider à développer votre résistance au froid, l'eau glacée est généralement gratuite et facilement accessible.
     
  4. 4
    Pratiquez des activités des climats froids. Se désensibiliser du froid n'a pas à être un entrainement militaire. Mettez-vous à un sport d'hiver, comme la luge, le ski ou le snowboard. Trouvez un moyen amusant de sortir pendant que tout le monde est calfeutré chez soi. Bientôt, vous ne ferez plus qu'un avec le froid et vous passerez l'hiver de façon bien plus agréable qu'en restant assis chez vous [12].
    • Pour affronter le froid de façon encore plus directe, partez faire du camping à la fin de l'automne ou en hiver. Une fois que vous serez dans la nature, vous n'aurez d'autre choix que de dormir sur le sol froid, quelles que soient les conditions météorologiques et votre corps vous en remerciera !
    • Il y a de grandes chances, qu'après quelques heures de ski ou de snowboard intense, vous commenciez à avoir trop chaud. Vous comprendrez alors toute la chaleur que votre corps est capable de produire. Cela devrait vous donner de l'assurance quant à votre propre capacité à surmonter le froid .
     
 
3
Entrainer son esprit
  1. 1
    Ressentez la véritable température. Au lieu de penser au froid que vous ressentez lorsque vous sortez, concentrez-vous à ressentir la température exacte de votre environnement. Il y a généralement une grande différence : en fait, vous avez rarement aussi froid que vous le pensez. Essayez de juger avec justesse la température qui vous entoure, afin de ne pas y réagir avec excès .
    • Apprendre à ressentir combien vous avez froid en réalité vous permettra de prendre le contrôle de votre réponse de stress inconsciente.
     
  2. 2
    Imaginez qu'il fasse encore plus froid. Il fait peut-être un peu trop frisquet à votre gout, mais il pourrait faire encore plus froid ! Cette astuce mentale vous aidera à adapter votre point de vue et les températures actuelles ne vous sembleront plus aussi mauvaises que cela. En vous rappelant qu'il y a des gens qui vivent dans des lieux aussi froids que l'Antarctique ou la Sibérie sans se plaindre, un soir d'hiver parisien ne vous semblera plus aussi difficile à surmonter .
     
  3. 3
    Arrêtez de greloter. Dès que vous vous surprenez à trembler de froid, forcez-vous à arrêter. Greloter est l'un des mécanismes qui permettent au corps de générer de la chaleur lorsqu'il fait froid. Cependant, les conditions doivent généralement être plutôt extrêmes pour que votre corps ait réellement besoin de cette réponse physiologique. Si la température tourne autour de 0 °C et que vous vous surprenez à greloter sans pouvoir vous contrôler, votre réaction est probablement excessive.
    • Greloter est un processus automatique du corps, qui produit de la chaleur en forçant les muscles à exécuter de minuscules et rapides contractions, similaires aux effets de l'exercice .
    • Des études ont démontré que greloter lorsqu'il ne gèle pas n'est pas nécessaire et ne permet pas de combattre le froid .
     
  4. 4
    Sachez que le froid n'est généralement pas un danger. Il est instinctif de chercher à rejeter des conditions inhabituelles, mais le manque de confort et le danger sont deux choses différentes. Il n'y a généralement aucun danger à être dans un environnement froid, tant que ce froid n'est pas suffisamment intense pour faire baisser la température du corps et que votre exposition au froid n'est pas prolongée [18].
    • L'exposition au froid ne devient dangereuse que lorsque la température du corps chute à environ 35 °C. Avant d'en arriver là, ravalez votre fierté et cherchez un abri chauffé [19].
     
 

Conseils

  • La première chose à faire sera d'accepter qu'il fasse froid. En perdant votre temps à souhaiter qu'il fasse plus chaud, vous ne serez jamais à l'aise avec les températures basses.
  • De temps en temps, vous pourriez devoir faire une pause et vous obliger consciemment à ne pas ressentir le froid. Après quelque temps, votre capacité à faire face au froid deviendra automatique.
  • Lorsque vous sortez pour de courtes périodes, ne vous couvrez pas trop.
  • Comme alternative à une douche froide, prenez un bain aussi froid que vous puissiez le tolérer, aussi longtemps que vous pourrez le supporter.
 

Avertissements

  • Il y a froid et froid. Ne faites pas le fier. Si la température tombe à un niveau dangereux ou que vous avez déjà passé trop de temps dans le froid, couvrez-vous ou rentrez chez vous. Soyez conscient des facteurs menant à l'hypothermie et de ses symptômes. Il n'y a aucun sens à prendre des risques avec votre santé et votre sécurité.
  • En vous exposant trop longtemps à des températures basses, vous puiserez dans les ressources de votre corps, affaiblirez votre système immunitaire et serez plus susceptible de tomber malade. Gardez cela en tête lorsque vous entrainez votre corps à s'habituer au froid.
  • Des gelures peuvent apparaitre lorsque les extrémités du corps subissent des dégâts au niveau des nerfs et des tissus, suite à une exposition prolongée au froid. Lorsque vous devez rester dans des conditions extrêmes pendant de longues périodes, n'oubliez pas de bien couvrir vos mains, vos pieds et les organes sensibles de la tête.
 
 
Partager cet article
Repost0
31 janvier 2020 5 31 /01 /janvier /2020 13:02
Marie-Pierre Preud’homme +32 478 997157 info@hypnose-liege.com
 

nage en eau froide conditionnement mental

Il m’arrive de nager en eau froide …! Mais peut-être que vous vous demandez mais enfin … pourquoi nager en eau froide? Parce que les effets, les bénéfices santé et bien-être sont vraiment intéressants! Je vous les explique ici et comment se conditionner pour y arriver !

1) Les bienfaits physiologiques

  • vasoconstriction (diminution du diamètre des vaisseaux sanguins), suivi de l’inverse par réaction : vasodilatation. Cette stimulation de micro circulation est très bénéfique au niveau cellulaire – les cellules sont à la fois profondément drainées et nourries.
  • la nage en eau froide tempère le corps
  • elle augmente la puissance énergétique du corps, stimule sa faculté d’adaptation.
  • Certaines études prouvent son impact thérapeutique sur des maladies comme la tuberculose, la radiculite, le diabète, les troubles gastro intestinaux, problèmes d’inflammation, douleurs, …
  • Elle renforce puissamment  le système immunitaire, par l’augmentation des lymphocytes.
  • Elle stimule le métabolisme.

2) Les bienfaits psychologiques

  • Libération d’endorphines –> diminution du stress, de la douleur, sensation d’euphorie
  • action bénéfique sur le sommeil
  • puissant anxiolytique naturel
  • dépassement de soi,
  • renforcement de la confiance en soi
  • dépassement de croyances
  • pratique de dissociation face aux sensations corporelle
  • se dégager de peurs et conditionnements de l’enfance – on ne peut pas avoir froid!
  • ne plus appréhender le froid permet d’être moins “frileux” dans la vie.

La première condition est d’avoir envie de s’adonner à cette pratique et de bénéficier de ses bienfaits.
L’attitude mentale à adopter est de type “vivre une expérience bénéfique pour le corps et l’esprit“, bien plus que “faire un effort” ou “travailler sa volonté”.

1) Avant d’entrer dans l’eau : préparation mentale à l’auto régulation psychique :
se concentrer sur la respiration, observer l’inspiration et l’expiration, allonger cette dernière. Amener la conscience de la respiration dans la zone du coeur. Entrer dans une perception de plus en plus subtile des battements du coeur, les ralentir (par des techniques de pranayamas ou de cohérence cardiaque -elle même issue du yoga).
Déplacer cette perception dans les paumes des mains, garder le même rythme cardiaque, mais intensifier la puissance des battements jusqu’à éprouver une sensation de chaleur dans le creux des mains. Faire irradier cette sensation, la propager dans l’ensemble du corps.

2) En se mouillant progressivement poignets et jambes, visualiser les gouttes comme “perles de joie”, de lumière, se sourire, visualiser une fontaine de ces perles, intensifier le contact avec l’eau, stimuler l’envie de faire un, de s’unir à cette source.

3) En nageant, se concentrer sur la zone ombilicale y sentir l’énergie, la chaleur émanant de l’intérieur, “nourrir ce feu”. Laisser la respiration et le coeur s’apaiser en soufflant lentement. S’ouvrir à la découverte de nouvelles sensations.

PS : avant de vous lancer dans la pratique informez vous quant aux préparations physiques, pour s’habituer progressivement au froid.

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 10:59
Et François Fillon sortit de son silence amer

S’il est très sévère avec Emmanuel Macron, l’ancien Premier ministre, qui a coupé les ponts avec beaucoup de politiques, n’a aucune volonté de retour

Bruno Retailleau et François Fillon.
Bruno Retailleau et François Fillon.
 
 

C’était l’hiver dernier. François Fillon croise un lieutenant de la macronie. Ensemble, ils évoquent la vie, la politique, le fait que la seconde abrase parfois toute la première. Ils parlent de l’ancien monde, du nouveau, dont l’émergence a tout emporté, y compris lui. En viennent au chef de l’Etat. A son sujet, ce représentant de la majorité rapporte : « Emmanuel Macron pense qu’il a de la chance ». Aussitôt, la réplique de son interlocuteur fuse comme un cri du cœur. « Tu lui diras que, moi aussi, j’ai toujours eu de la chance, jusqu’au jour où… », lâche François Fillon.

Le « jour où », pour lui, qui l’a oublié ?, ce fut le 25 janvier 2017. Le Canard enchaîné sort en kiosques et révèle que François Fillon a rémunéré sa femme pendant des années comme attachée parlementaire, soupçonnant un emploi fictif. La veille, c’était assuré, l’ex-Premier ministre était le prochain locataire de l’Elysée. A compter de ce mercredi, le candidat de la droite française allait entamer une descente aux enfers, qui allait le conduire à être exclu du jeu dès le soir du premier tour de l’élection présidentielle.

Trois ans plus tard, les plaies s’apprêtent à être réveillées. Faites entrer l’accusé ! Du 24 février au 11 mars, le procès de l’ancien Premier ministre se tiendra devant le tribunal correctionnel de Paris. Pour lui, pour sa famille, cela s’annonce comme un moment douloureux et compliqué. François Fillon a choisi de l’anticiper. Ce jeudi, il sortira du silence amer dans lequel il s’était réfugié. Il sera l’invité de l’émission de France 2, Vous avez la parole, afin de faire entendre sa vérité aux Français. « Il a décidé de ne pas subir, de ne pas se laisser faire. C’est un premier acte qu’il pose. Mais ce ne sera pas un exercice de com à la Strauss-Kahn. Ce n’est pas lui », assure un ancien de son équipe, toujours en lien avec lui, faisant allusion à la prestation très préparée de l’ancien directeur du FMI aux 20 Heures de TF1 en septembre 2011, après le scandale du Sofitel.

Ce rendez-vous aura une singularité : François Fillon a accepté de ne pas être interrogé que sur les affaires judiciaires. L’ex-Premier ministre livrera aussi son analyse sur celles du monde en général et de l’état de la France en particulier. C’est à noter. « L’enjeu pour lui est de montrer sa hauteur de vue, argue un héritier du fillonisme. Il veut convaincre que ce qui lui est arrivé est un gâchis, que tout ce déballage ne méritait pas un tel désordre et de telles conséquences. » Qu’il aura été une occasion manquée en quelque sorte. François Fillon a toujours été orgueilleux.

« Inquiet ». Avec celui qui occupe l’Elysée, il ne devrait pas être tendre. En privé, l’ancien élu de la Sarthe est très critique sur l’action d’Emmanuel Macron. « Il est inquiet de ce qui se passe dans le pays », raconte Alain Cadec, le président LR du conseil départemental des Côtes-d’Armor, qui l’a régulièrement au téléphone. En mai, au lendemain des européennes calamiteuses pour LR, il avait donné sa vision des choses à Bruno Retailleau qui s’interrogeait sur l’opportunité de se présenter à la présidence du parti pour succéder à Laurent Wauquiez, démissionnaire : tous ceux qui tiraient de cette contre-performance des conclusions sur le positionnement que devaient adopter Les Républicains commettaient une lourde erreur ; il n’y avait aucune résurrection d’Emmanuel Macron ; dès que le clivage que le chef de l’Etat avait installé avec Marine Le Pen s’effriterait, la droite serait bien placée…

Derrière tout cela, il ne faut néanmoins pas voir l’envie d’un retour. « Ce n’est pas une carte postale », promettait, le 22 janvier, Bruno Retailleau sur France Info. Cet automne, le président du groupe LR au Sénat a apporté à François Fillon une aide précieuse pour l’organisation de son colloque au Palais du Luxembourg sur les chrétiens d’Orient, une cause qui lui tient très à cœur (le site de son association* est en ligne depuis la semaine dernière). Le jour venu, le 12 décembre, il a été très marqué par son appréhension à l’idée d’affronter les journalistes présents. Cela l’a renforcé dans l’idée que l’ex-locataire de Matignon était « un grand brûlé qui avait vraiment décroché ».

Au début de l’année, Bruno Retailleau et lui se sont encore vus. Ils s’appellent régulièrement. En janvier 2019, François Fillon était venu assister aux obsèques de son père... Aujourd’hui, le sénateur de Vendée, qui a repris son micro-parti, Force Républicaine, demeure le politique le plus proche de lui. Etonnament, Laurent Wauquiez est l’un de ceux avec qui il reste le plus en contact. Ils se voient chaque semestre (ils viennent de le faire au début de janvier), échangent régulièrement appels et SMS. Au fond, l’ancien Premier ministre a toujours eu un regard attendri sur le jeune ambitieux. Quant aux autres... François Fillon a laissé tant de fâcherie sur son passage dans les dernières semaines de sa campagne ! « Les gens n’ont pas très envie de le revoir », dit Gérard Longuet. Le sénateur de la Meuse fut longtemps un fidèle.

Depuis la présidentielle, Xavier Bertrand ne s’est ainsi pas entretenu avec l’ex-candidat. Ils se sont juste croisés dans un café de la capitale, près des Invalides, et ont échangé un « bonjour, au revoir ». François Baroin a simplement déjeuné avec lui une fois, Valérie Pécresse deux. La présidente de la région Ile-de-France et François Fillon se sont aussi parlé quand ils se sont présenté leurs vœux. La première avait invité le second à la remise de sa légion d’honneur par Nicolas Sarkozy, le 11 octobre. Il n’était pas venu. Sera-t-il là, le 7 février, pour celle d’un autre de ses anciens ministres, Luc Chatel, qui l’a convié ? Cette fois-ci encore, le remettant sera l’ex-chef de l’Etat. Il n’est pas sûr que François Fillon ait envie de le voir. Entre eux, la glace ne fond pas.

Trois fois. Les deux hommes ont malgré tout un point commun : ils n’entretiennent pas la nostalgie. Comme Nicolas Sarkozy, François Fillon est un homme épanoui dans sa nouvelle vie professionnelle. Dès août 2017, il est devenu senior advisor de la société de gestion Tikehau. « Ce n’est pas un pis-aller. C’est quelque chose qu’il avait envie de faire depuis longtemps. Pendant la campagne, on lui avait signalé qu’il disait trop souvent que s’il n’était pas élu, il ferait autre chose et que l’on voyait alors un peu trop les étoiles dans ses yeux », raconte un des anciens piliers de son écurie présidentielle.

C’est aussi pourquoi il retourne sans difficulté à Matignon. Depuis mai 2017, il y est allé deux fois. Edouard Philippe, qui a beaucoup de considération pour ceux qui ont tenu la boutique avant lui, l’a reçu une fois en tête-à-tête. La seconde, ce fut, en janvier 2019, à l’occasion de la cérémonie de remise de la légion d’honneur de la préfète du Gers et fille de Philippe Séguin, Catherine.

*Agir pour la paix avec les chrétiens d’Orient.

Partager cet article
Repost0
26 janvier 2020 7 26 /01 /janvier /2020 19:49
Mercredi 18 Décembre 2019 - 09:00

Le lac aux Dames de Samoëns (Haute-Savoie) accueillera du 28 février au 1er mars 2020 la seconde édition des championnats de France de natation hivernale. Catherine Plewinski, double médaillée olympique de bronze sur 100 m nage libre (Séoul, 1988) et 100 m papillon (Barcelone, 1992), aujourd’hui salariée au sein de la société Double-mixte spécialisée dans la reconversion des athlètes de haut niveau, est en charge de l’organisation de la compétition.

La piscine de Vichy a accueilli, l’an passé, la première édition des championnats de France de natation hivernale. Cette année, la compétition va quitter la Montagne bourbonnaise pour migrer dans les Alpes. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Stéphane Lecat (Directeur de l’eau libre à la FFN) m’a contactée pour savoir si le projet m’intéressait. Il y a quatre ans, j’avais essayé d’organiser une compétition de nage hivernale à Megève. Ça n’avait malheureusement pas pu se faire parce qu’on ne pouvait pas faire descendre la température du bassin extérieur en-dessous de 12° C. Stéphane se rappelait cependant que j’avais rencontré les personnes susceptibles d’être intéressées par un projet de ce genre.

L’ambition affichée, cette année, c’est véritablement d’organiser une compétition de natation hivernale en milieu naturel.

La compétition va se dérouler dans le lac aux Dames en Haute-Savoie. La mairie de Samoëns est emballée par le projet. Ce qu’il y a d’intéressant, c’est que la municipalité a l’expérience de ce genre d’événement. La ville accueille déjà en janvier « La grande odyssée », une célèbre course de chiens de traineaux. Dans notre cas, les épreuves devraient se dérouler dans les eaux du lac. Une structure temporaire avec un fond translucide sera installée pour permettre aux nageurs de faire des virages.

Première édition du championnat de France de nage hivernale à Vichy en février 2019 (KMSP/Stéphane Kempinaire).

Une installation plutôt rare, non ?

Je crois que c’est, en effet, une première en France. Reste qu’il y aura toujours ce côté « piscine ». Il se peut aussi qu’il y ait de la neige pour donner une touche hivernale, mais ces dernières années c’est devenu très aléatoire. Ce qu’il y a de certain, en revanche, c’est que l’eau du lac sera en-dessous de 10°C, voire de 5° C. La semaine dernière (l’entretien a été réalisé le mercredi 4 décembre, ndlr), je me suis baignée pour voir un peu à quoi les nageurs allaient être confrontés…

Et alors ?

Je suis restée trente secondes dans l’eau (rires)… Il faut savoir qu’il y existe deux fédérations internationales. Pour la première, la température de l’eau doit être inférieure à 5°C alors que pour la seconde elle doit être inférieure à 10° C. A mon avis, on sera en-dessous de 5°C en février prochain. Pour le reste, le programme sera étoffé et nous disposerons des installations du lac aux Dames. Nous organiserons également des séances d’initiation à la nage hivernale, des conférences et le challenge des givrés inter-entreprises ainsi qu’un challenge inter-associations. Il s’agit vraiment de faire cohabiter les univers sportifs, culturels et professionnels.

On sent une vraie volonté d’associer votre passion pour la natation et votre amour de la montagne et de la Haute-Savoie en particulier.

Notre région est magnifique ! Il faut la faire découvrir tout en la préservant. Ce qui me plaît dans la nage hivernale, c’est ce côté un peu dingue qui habite ces gens qui sont capables de dépasser leurs propres limites. Je trouve qu’à ce niveau, on est très proche de l’esprit montagnard. Au-delà de la performance, je crois que le sport reste une grande aventure à faire partager au plus grand nombre. Avec la nage hivernale, on s’inscrit dans cette démarche. La discipline est en plein essor. Beaucoup de gens s’y intéressent, mais il importe que la fédération encadre sa pratique plutôt que de laisser les choses se dérouler n’importe comment.

Première édition du championnat de France de nage hivernale à Vichy en février 2019 (KMSP/Stéphane Kempinaire).

Si la natation hivernale n’est pas encore très implantée en France, elle connaît un succès grandissant en Scandinavie, en Russie et en Europe de l’Est.

Lors des derniers championnats du monde de Mourmansk en Russie (mars 2019), il y avait 1 368 inscrits. C’est bien le signe d’un engouement fort. La discipline est bien implantée dans les pays du nord. On voit que les gens sur les réseaux sociaux sont intéressés. En France, nous n’en sommes pas encore là. L’an passé, à Vichy, il y avait un peu plus de 60 participants. Cette année, nous espérons attirer autour de 150 nageurs. C’est aussi pour cette raison que je me suis tournée vers les « anciens » comme Alexandre Fuzeau ou Jacques Tuset, les précurseurs de la natation hivernale en France. Ils vont activer leurs réseaux pour assurer la promotion de l’événement sur la scène internationale.

A quand remonte votre intérêt pour la natation hivernale ?

A la base, je voulais juste attirer l’attention sur le fait que nous disposions de bassins en France qui ne fonctionnaient que trois mois par an. Je me suis alors demandée de quelle manière on pourrait les utiliser le reste du temps. Mon objectif, à Megève, c’était de montrer qu’on pouvait les utiliser l’hiver. En cherchant sur Internet, j’ai découvert la nage hivernale et je me suis dit que c’était exactement le type d’activité qu’il fallait développer.

Recueilli par Adrien Cadot

Partager cet article
Repost0
26 janvier 2020 7 26 /01 /janvier /2020 16:19
Une compétition nationale de natation dans
une piscine à 6 degré
10 heures ce dimanche matin à la piscine de Theux. Le thermomètre extérieur affiche 2 degrés et il a gelé cette nuit. Dans la piscine, la température monte péniblement jusque 6,1 degrés. Des températures de deux degrés plus fraîches que les autres années pour la compétition de natation en eau froide. Mais avant que les premiers nageurs ne pénètrent dans l’eau, la médecin généraliste s’installe dans l’infirmerie.

Un médecin est requis à chaque compétition pour observer et intervenir en cas de besoin. Mélina Schrayen sera présente au bord de l’eau dès qu’un nageur sera présent : " je vais observer tous les compétiteurs avant, pendant et après pour s’assurer qu’il n’y en a aucun qui montre un signe de refroidissement, une hypothermie, ou quelque chose de grave qui nécessiterait que j’intervienne".

C’est donc sous l’œil attentif de la médecin généraliste que les premiers enfants descendent dans l’eau. La compétition démarre à partir de 9 ans et s’adresse à toutes les catégories d’âge. La plupart d’entre eux doivent effectuer deux longueurs de 33 mètres chacune. Mais le plus dur, ce n’est pas la distance à parcourir mais la mise à l’eau. Comme en témoigne cette jeune participante tout juste sortie de l’eau : "Le plus dur c’est de plonger et d’attendre le départ de la course. Une fois qu’on est parti, c’est beaucoup plus facile." Dans de l’eau à quelques degrés à peine, on nage beaucoup moins vite, comme le confirme Sébastien Pierret, autre nageur du club de Theux : "On a le souffle beaucoup plus rapidement coupé à cause du froid. On avance donc moins vite. Et un ou deux degrés de moins peuvent faire une sacrée différence."

Dans le public, bonnets et gants sont de rigueur pour encourager et applaudir les valeureux nageurs. Des spectateurs qui ont froid pour ceux qu’ils sont venus admirer. Comme cette hutoise qui vient supporter son mari : " je suis la compétition, je regarde, mais cela s’arrête là." Pour cet ancien nageur en eau froide, c’est plus impressionnant de regarder que de participer : "Quand on est dans l’eau on ne se rend pas compte que l’eau est froide. Si on met nous la main dedans c'est froid, mais pour eux ce n’est pas froid".

Mais la star de la compétition aujourd’hui, c’est Richard Buche, 81 ans. Le Theutois nage depuis 1957 en eau froide. L’année dernière, il a été sacré champion du monde dans la catégorie 80-84 ans aux championnats du monde en Estonie.

Mais après 62 ans de nage en eau froide, cela ne l’empêche d’être un peu anxieux avant de sauter dans l’eau : "On est tendu, on est inquiet, on ne sait pas comment le corps va réagir. On a toujours un peu d’appréhension." Il mettra 51 secondes pour effectuer la traversée sous les encouragements du public. A son âge, il ne doit traverser qu’une seule fois la piscine. Un temps qui lui permettra de remporter la victoire car il était le seul en compétition cette année.

Ce dimanche, c’est une compétition nationale qui se tient à Theux, mais pas un championnat de Belgique. Tout simplement car cela n’existe pas. Notre pays compte 7 clubs de nage en eau froide en Flandre et un seul en Wallonie.

Partager cet article
Repost0
26 janvier 2020 7 26 /01 /janvier /2020 13:59
Natation. Pour Marion Joffle, nageuse de l’extrême à l’EN Caen, le bonheur est dans l’eau glaciale

Pourquoi faire comme tout le monde quand on peut vivre une vie exceptionnelle ? Marion Joffle, 20 ans, a fait de son existence un grand défi. Dans l'eau froide, très froide.

Marion Joffle, nageuse la plus givrée de France, est tout sourire un morceau de glace entre les mains au lac de Pont L'Évêque.
Marion Joffle, nageuse la plus givrée de France, est tout sourire un morceau de glace entre les mains au lac de Pont L’Évêque. (©Marion Joffle)

« La mer est trop chaude actuellement. » Marion Joffle ne nous en voudra pas, mais il faut sûrement avoir le « grain de folie » qu’elle revendique pour tenir ce genre de propos. La Manche et sa petite dizaine de degrés en hiver ? « J’y ai nagé dernièrement et je me suis étonnée à ne pas avoir froid », enchérit ce phénomène de la natation française et même internationale. Il faut dire que la maître-nageuse des piscines de Caen-la-Mer a l’habitude de fréquenter des eaux aux températures bien plus réfrigérantes encore…

Marion Joffle, 20 ans, n’est pas une jeune femme comme les autres. « Je ne suis jamais rentrée dans le cadre », s’amuse-t-elle. Depuis un peu plus d’un an, elle s’est prise de passion pour la nage en eau glaciale, c’est-à-dire inférieure à 5 degrés. Et comme la Lexovienne désormais installée à Caen n’est pas du genre à faire les choses à moitié, elle a remporté en février 2019 le premier titre de championne de France du mille mètres en eau hivernale. Cinq autres médailles d’or sont venues garnir son épais palmarès, mais c’est bien le chrono de 14’06 sur le kilomètre qui a fait sensation. La licenciée de l’EN Caen, quasiment benjamine de l’ice swimming international, s’est installée bien au chaud dans le top 10 mondial.

 

 

« Je me sens vivante »
 
La Normande est une héroïne des temps modernes. À l’âge de 5 ans, un cancer des tissus mous a provoqué l’amputation de son majeur droit. Depuis, la vie de Marion Joffle n’est que défis. La natation en eau froide, voire glaciale (de 0 à 5 degrés), est peut-être le plus exceptionnel d’entre eux.

C’est vraiment un plaisir de nager dans l’eau froide. C’est un dépassement de soi. L’eau, je la ressens vraiment même si je ne sens plus mes mains, mes bras et mes jambes au bout d’un moment. La bouche, des fois, est paralysée. J’aime cette difficulté. Je me sens vivante grâce à cette épreuve.

Parfois, Marion met plusieurs jours voire plusieurs semaines à récupérer toutes ses facultés physiques après avoir passé près d’un quart d’heure dans une eau proche du zéro degré. Qu’importe, une fois réchauffée par les serviettes chaudes et humides qui l’attendent à sa sortie du bassin, elle rêve déjà de remettre ça. « L’eau froide a un effet positif pour le moral. Je me sens toujours bien après une course. Je suis fatiguée, mais j’ai le sourire. »

De l’eau libre à l’ice swimming

Il y a un peu plus d’un an, Marion Joffle n’aurait jamais imaginé tenir ce discours. Jusqu’en 2011, c’est dans les bassins que la Calvadosienne vivait sa passion pour le milieu aquatique. La découverte de l’eau libre a alors transformé sa vision de la natation.

Cela m’a énormément plu de nager en liberté, sans être enfermée entre quatre murs. Et puis, j’ai vu un nageur traverser la Manche en 2016. Je me suis dit : pourquoi pas moi ?

Marion Joffle aux championnats de France disputés récemment à Vichy. Elle a ramené six titres.
Marion Joffle aux championnats de France disputés récemment à Vichy. Elle a ramené six titres. (©Stéphane Kempinaire / KMSP)

Curieuse, l’adolescente est allée frapper à la porte de l’Oiseau Libre, un club de l’Oise entraîné par Philippe Fort. C’est là qu’elle a connu sa première expérience de nage en eau froide – tiède dirait-elle aujourd’hui – à dix degrés. « Pour moi, c’était super froid. J’avais beaucoup de mal. Mais Philippe m’a dit que ça serait bien que je fasse de l’ice swimming. »

Une pionnière en France

En janvier 2018, l’aventurière a donc pris donc la direction de Veitsbronn en Allemagne pour y disputer son premier mille mètres dans une eau à… 3,8 degrés. Elle devient la première Française à boucler la distance en brasse dans cette eau glaciale. La magie a opéré.

Depuis, les compétitions se sont succédé. Le 14 mars 2019, Marion sera en Russie pour participer à ses deuxièmes championnats du monde de la discipline, elle qui avait ramené deux médailles d’or dans sa catégorie il y a un an à Talin (Finlande). Cette fois, l’eau sera juste au-dessus du zéro degré, histoire qu’elle ne devienne pas solide.

Sur mille mètres (la distance reine en eau glaciale, ndlr), mon objectif sera de terminer vu la température… J’ai mes chances sur la brasse pour un podium mondial toute catégorie. C’est un bassin creusé dans la glace. Le cadre ira avec (sourire).

La piscine de Veitsbronn en Allemagne, où Marion Joffle a disputé son premier mille mètres en eau glaciale.
La piscine de Veitsbronn en Allemagne, où Marion Joffle a disputé son premier mille mètres en eau glaciale. (©Marion Joffle)

Pour se préparer, Marion passe quotidiennement dix à quinze minutes dans un bac de récupération d’eau de pluie à la piscine de Caen. « Si l’eau n’est pas assez froide, je vais chercher de la glace à la patinoire juste à côté. » La jeune femme, qui s’entraîne vingt heures par semaine, nage également quelques fois au lac de Pont L’Évêque, très frais l’hiver. Avec elle, la vie est intense… et la récompense est belle.

J’ai des titres de championne de France, c’est quelque chose que je ne pensais pas possible. Le comité olympique sera présent en Russie. Il envisage d’intégrer cette épreuve aux jeux d’hiver. Ça serait vraiment grandiose. J’espère, si un jour ça existe, faire partie de l’équipe de France.

La traversée de la Manche en 2020

Quand les beaux jours reviendront, Marion Joffle se replongera dans son autre passion aquatique, l’eau libre. Plus question, cette fois-ci, d’avaler seulement mille mètres. Dans les grands espaces, Marion aime les grandes distances.

La vitesse, c’est pas trop mon truc. J’adore nager longtemps. En eau libre, c’est chouette parce qu’il y a le paysage. Quand on voit le cadre du 15 km d’Annecy, on oublie presque de nager.

En septembre 2020, quand elle s’élancera dans la traversée de la Manche, Marion Joffle n’oubliera sûrement pas d’actionner bras et jambes. Trente-quatre kilomètres séparent les deux côtes, « mais avec les courants, j’en ferai plus de quarante ». Ce n’est pourtant pas la distance qui inquiète celle qui a nagé 70 kilomètres en 22 heures il y a quelques mois en piscine chauffée. Assez paradoxalement. « Ce qui me fait peur, c’est plus la résistance au froid. Je vais passer dix heures dans une eau à 14, 15 degrés. »

Le sourire en toutes circonstances.
Le sourire en toutes circonstances. (©Marion Joffle)
Elle nage pour les enfants malades

Marion Joffle, toutefois, ne nagera pas seule. Pas dans son cœur, du mois. « Quand je nage, je nage pour les enfants malades, principalement de l’institut Curie où j’ai été soignée. Mes pensées sont tournées vers eux et cela me permet de me surpasser. » Chez la pétillante Marion Joffle, il n’y a pas que les performances sportives qui sont exceptionnelles.

La traversée de la Manche est contre le cancer des enfants. J’espère faire un chèque symbolique à l’institut Curie. 

Comment s’écrira la suite ? Dans l’eau, bien sûr. « J’ai déjà d’autres petites idées que je garde secrètes. J’ai envie que ma vie soit remplie. J’ai envie d’avoir un parcours atypique. J’ai envie de vivre plein d’aventures différentes, de ne pas avoir une vie monotone, de découvrir le monde… » 

Marion Joffle a lancé une cagnotte sur Leetchi pour financer sa traversée de la Manche et faire un don à l’institut Curie. Pour participer, c’est ici.

Partager cet article
Repost0
26 janvier 2020 7 26 /01 /janvier /2020 13:28
Vendredi 22 Mars 2019

Très loin tout au Nord de la Russie, sous l’égide de l’International Ice Swimming Association dirigé par Ram Barkai, 400 nageurs issus de 33 pays ont participé aux troisièmes championnat de Monde de nage en eau glacée organisés à Mourmansk. De l’Argentine à l’Islande, de la Chine aux Etats-Unis, les nageurs des glaces se sont retrouvés autour d’un bassin de 25 mètres creusé dans la glace à coups de méga-tronçonneuses sur le lac Semenovskoye. L’occasion de donner la parole au docteur Alexandre Fuzeau, dit « Ice Doc », précurseur de la discipline en France, et deuxième tricolore engagé avec la Caennais Marion Joffle. Récit « glacé » d’un périple au bout du monde…

Nous sommes le 16 mars 2019, à 300 kilomètres au nord du cercle polaire, pas loin des rivages de l’Océan Arctique. A Mourmansk, en Russie. Le vent glacial semble si doux lorsque j’émerge des 21’38 de mon 1 000 m nage libre. L’eau est à 0,2°C. La glace liquide en coulant le long de mon corps m’a brulé comme le soleil. Mains gelées, mais lucide, je marche épaulé jusqu’au Centre sportif « Laplandia » pour aller me réchauffer, profitant des quelques minutes précédant « l’afterdrop », l’hypothermie secondaire à la sortie du bain glacé. La sortie de l’eau se traduit, en effet, par un retour du sang chaud interne dans les chairs refroidies périphériques qui va ramener le froid superficiel vers les parties internes du corps provoquant une chute de la température corporelle.

(D. R.)

(FFN/Alexandre Fuzeau)

A peine arrivé, une équipe russe s’active immédiatement dans un ballet incessant de serviettes chaudes essorées appliquées sur le corps. Tout près, ça grogne, ça gronde, ça grommelle. On enlève le froid du corps selon le principe inverse d’une serviette froide apaisant un corps fiévreux. Les Russes s’y connaissent. Ils maîtrisent le protocole. Je leur fais entièrement confiance. Rapidement, les membres se mettent à trembler violemment, entamant la deuxième partie de la course : le réchauffement ! Après une demi-heure de travail musculaire intense un sentiment de bien-être s’installe. Etrange sensation de bonheur. Tout s’apaise. Je me sens bien. Il faut dire que l’agression du froid rend le corps plus fort, tant physiquement que mentalement. Les sécrétions d’adrénaline, de cortisol et d’endorphine euphorisent, stimulent et renforcent. A 5°C, on a froid, mais on ne gèle pas. A 0°C, on gèle.  Je vais mettre un peu de temps avant de recouvrer la sensibilité distale des doigts. La surface du corps reste douloureuse pendant quelques jours, martelée par le froid. La glace a dicté sa loi. Bienvenue dans le monde de la natation « ultra-extrême ».

(FFN/Alexandre Fuzeau)

(FFN/Alexandre Fuzeau)

Le 1 000 mètres, c’est l’épreuve reine des championnats du Monde de nage en eau glacée. Au total, nous sommes 94 à relever cet ultime défi. Le Bulgare Petar Stoychev, ancien Olympien, est sacré champion du monde en 12’10, nouveau record du monde. Il bat les jeunes hollandais Fergil Hestermann (12’42) et russe Vladislav Sapojnikov (12’48). L’Allemand Christof Wandratsch, le premier champion du monde de l’histoire en 2015 finit juste derrière en 12’54. Les temps changent. Ce qui était un sport de vétérans au mental d’acier devient le terrain de prédilection d’une jeunesse conquérante. Chez les femmes, les quatre premières ont tout juste 20 ans. L’Allemande Alisa Fatum (13’02) conquiert le graal devant l’Irlandaise Ciara Doran (13’06) et la Polonaise Hanna Bakuniak (13’30). La Française Marion Joffle finit, quant à elle, à une impressionnante quatrième place en 13’43.

(FFN/Alexandre Fuzeau)

Le lendemain, onze relais mixte nationaux s’élancent dans un bouillonnement glacé. Le 4x250 mètres. La préparation est méticuleuse. L’enjeu est important : déterminer le meilleur relai mondial. Pendant des semaines les équipes se sont préparées comme des métronomes, perfectionnant les virages et les départs (plongeons et culbutes sont proscrits en eau glacée en raison du risque d’étourdissement, ndlr). L’interdiction des longues coulées aux virages voit émerger une nouvelle technique de battements de pieds ultra rapides pratiquement hors de l’eau sur quelques mètres avec le haut du torse plongé en avant. L’équipe d’Allemagne codifie la coordination bras/jambes au virage, « 7/2 suivi de 2/3 ». Leur plan d’attaque est précis concernant la répartition des efforts avec, notamment, une accélération prévue de 100 à 200 mètres. A ce jeu, l’équipe d’Allemagne emmenée par le quintuple champion du monde Christof Wandratsch (12’08) domine la Pologne (12’35) et la Russie (12’37), suivies de près par la Hollande (12’39) et la Grande Bretagne (12’44).

(FFN/Alexandre Fuzeau)

(FFN/Alexandre Fuzeau)

On concourt pour la Coupe d’Arctique, des distances plus courtes sur 500, 200 m nage libre, 50 m brasse, nage libre et papillon. Marion Joffle empoche le titre du 50 m brasse. Dans ma catégorie, je suis sacré vice-champion sur 50 m et 100 m brasse. L’Américain Quinn Fitzgerald et la Polonaise Hanna Bakuniak remportent le 50 m nage libre. Le Russe Vladislav Sapolnikov et l’Irlandaise Ciara Doran le 200 m nage libre. Le roumain Dorin Georgescu et l’Allemande Alisa Fatum le 500 m nage libre. Au total, la France ramène sept médailles (4 pour moi, 3 pour Marion, ndlr) et se classe au cinquième rang des médailles sur 15 nations titrées. La Pologne remporte 13 médailles dont 5 médailles en or, devant l’Allemagne (9 dont 3 en or) et la Russie (8 dont 1 en or). Ce n’est donc pas un hasard si la Pologne accueillera les prochains championnats du monde à Katowice dans deux ans.

A Mourmansk, Dr. Alexandre Fuzeau dit « Ice Doc »

 
 
 
 
 
Partager cet article
Repost0
23 janvier 2020 4 23 /01 /janvier /2020 20:02

 

Carl O. Rowe, CMC

Carl Rowe est CLARITY Advisors du fondateur et consultant principal de la direction. La carrière de consultant professionnel de Rowe a commencé en 1973, alors qu'elle était employée par le gouvernement fédéral. Il a quitté le service fédéral en 1983 pour démarrer sa propre pratique de consultation et au cours des années qui ont suivi, il a travaillé avec divers clients des secteurs public et privé. Rowe est un cadre hautement réputé qui a la réputation de guider et de transformer avec succès des organisations en difficulté, en particulier dans le secteur public. Il a occupé des postes intérimaires et permanents à la tête de plusieurs agences du sud du Nevada, dont le Las Vegas-Clark County Library District et les Las Vegas, North Las Vegas et Clark County Housing Authorities.

En tant que consultant en gestion certifié, Rowe est connu pour ses compétences en tant que facilitateur. Il aide avec succès les équipes clients à élaborer des plans stratégiques et opérationnels réalisables et a aidé les clients à résoudre les problèmes organisationnels graves, y compris ceux impliquant des conflits interpersonnels sensibles. De plus, Rowe possède d'excellentes compétences analytiques et a aidé ses clients dans leur prise de décision concernant la commercialisation des produits, les services rendus et la vente de leurs entreprises.

Rowe donne également gratuitement de son temps à plusieurs organisations communautaires et civiques. Il a été un membre très actif de la Chambre de commerce et est membre de longue date du conseil d'administration d'Opportunity Village. Il est également bénévole dans le projet de mentorat du district scolaire

Parmi les honneurs de Rowe figurent plusieurs noms de Who's Who ( America; Finance and Industry; the West; the World ) ainsi que Distinguished Men in Nevada , Las Vegas Business Press Top Fifty over Fifty , Who's Who in Southern Nevada Business. et le registre américain des professionnels exceptionnels .

Carl a obtenu un baccalauréat avec distinction en gouvernement et politique de l'Université George Mason et une maîtrise en affaires urbaines du Virginia Polytechnic Institute et de la State University. Il a également effectué des centaines d'heures de développement professionnel.

Carl et son épouse, Dale, un professionnel de la formation et du développement, vivent à Las Vegas depuis 1988.

Partager cet article
Repost0
22 janvier 2020 3 22 /01 /janvier /2020 10:05
Rüdiger Nehberg:
«Je n’ai jamais été porté disparu»

20.1.2020 Bruno Bötschi

Rüdiger Nehberg à propos de ses entraînements de survie: «Je ne voulais pas seulement lire des ouvrages sur le sujet, mais également mettre à profit tout ce que j’ai appris et explorer davantage. Je voulais savoir comment construire un igloo, comment m’échapper d’une maison en feu».Nehberg

Rüdiger Nehberg, 84 ans, a vaincu les forêts vierges et les océans. Au fil des années, l’aventurier s’est transformé en militant des droits de l’homme. L’occasion d’un entretien pour parler de la vie dans la nature sauvage, son combat contre les mutilations génitales et la mort.

 

Monsieur Nehberg, je dois avouer que je vous ai détesté lorsque j’étais jeune.

Pourquoi donc?

En 1989, vous mangiez des insectes et des vers au cours de l’émission ‹Eins zu Eins: Steinzeit-Survival› en direct à la télévision suisse alémanique. J’en ai fait des cauchemars.

Ah, c’est de ça qu’il s’agit.

Vous étiez à l’époque présent comme motivateur au studio de télévision et avez donné des conseils à distance aux candidats, trois femmes et trois hommes, sur la meilleure manière de survivre selon vous dans une forêt isolée du Jura. Vous avez raconté entre autres que les sauterelles avaient un goût de noisette. Pourquoi êtes-vous resté au studio à cette époque et n’étiez pas à la forêt en expédition?

 

Vous avez raison, je me suis posé la même question. J’aurais préféré me trouver à l’extérieur, dans la nature. Le concept de l’émission était malheureusement différent. Les candidats devaient être livrés à eux-mêmes et survivre durant deux semaines sans outils de la civilisation moderne.

On propose même désormais à la vente des criquets, des vers de farine et des larves de pyrale frits au supermarché comme aliment. En consommez-vous aussi?

J’étais récemment en Valais pour une conférence où j’ai rencontré un homme exploitant une ferme d’élevage d’insectes à Zurich. Il m’a fait goûter des biscuits à base de vers de farine.

Et?

J’en ai mangé 500 grammes d’un coup, tant c’était bon.

Rüdiger Nehberg à propos des serpents: «Enfant déjà, ils me fascinaient. J’étais impressionné par la façon dont ses créatures dépourvus de bras et de pattes se débrouillaient merveilleusement bien».Nehberg

Quels insectes considérez-vous comme gourmands et quels autres recommanderiez-vous pour une consommation régulière?

Les vers de farines et les criquets sont mes préférés. Durant mes voyages en Amazonie, je me suis aussi souvent nourri de noix tombées des aiphanes (ndlr: palmiers au tronc fortement épineux). On y trouvait aussi parfois à l’intérieur des chenilles grosses comme le bout des doigts …

… que vous avez également mangées?

Oui, bien sûr, elles ont la même saveur exquise que les noix dont elles proviennent, seulement avec un goût plus délicat, crémeux, sucré et plus gras.

Quels aspects de la nature sauvage vous fascinent?

On remarque dans la nature comment tout fonctionne et est lié ensemble, des mouches aux baleines. C’est cela qui me fascine depuis mon enfance. Petit, les serpents m’attiraient particulièrement. J’étais impressionné par la façon dont ses créatures dépourvus de bras et de pattes se débrouillaient merveilleusement bien. Mon père a été la première personne à me faire découvrir les serpents.

Votre père vous a-t-il sinon également expliqué le fonctionnement du monde?

À vrai dire, plutôt non. Il était fonctionnaire alors que moi je préférais les escapades dans la nature. Si mon père avait pu décider, je serais devenu banquier. J’ai également effectué une période d’essai à la banque mais après une semaine déjà, j’ai eu une violente migraine et n’étais dès lors presque plus capable de communiquer. La comparaison de chiffres et la gestion de la fortune d’autrui ne me convenaient pas. Je me suis ensuite tourné vers le secteur agro-alimentaire et j’ai appris la profession de pâtissier.

Reprenons: qui vous a expliqué ce qu’est la nature?

J’allais souvent me promener avec mes parents. Mon père et ma mère m’ont dès lors expliqué l’une ou l’autre chose durant ces excursions. Je me suis véritablement penché sur la question de la flore et de la faune lorsque j’ai abordé le thème de la «survie» à l’âge adulte.

Vous avez travaillé en tant que pâtissier à Hambourg, vous étiez propriétaire d’une entreprise comptant 50 salariés. Comment en êtes-vous arrivé à traiter du thème de la survie?

Grâce à des livres que je m’étais procuré aux États-Unis. J’ai toutefois rapidement réalisé que les auteurs n’avaient souvent même pas testé leurs propres astuces. L’un d’eux avait recopié un autre auteur et n’avait pas réussi à dépasser les bases élémentaires de survie. Je ne voulais pas seulement lire des ouvrages sur le sujet, mais également mettre à profit tout ce que j’ai appris et explorer davantage. Je voulais savoir comment construire un igloo, et comment m’échapper d’une maison en feu ou combien de temps je peux survivre sans nourriture.

Rüdiger Nehberg (en compagnie d’un Indien Wayãpi dans la forêt vierge au Brésil) à propos de sa vie d’aventurier: «Elle m’a apporté de nombreuses satisfactions. Et si ce que je fais peut avoir un impact socialement acceptable, cela me rendra même heureux. Mais je ne m’en suis aperçu que trop tard. J’étais trop concentré sur ma profession d'origine au début».Nehberg

Que s’est-il passé ensuite?

J’ai commencé par m’entraîner seul. Je me rendais par exemple sur un lac gelé, je perçais des trous dans la glace et plongeais de trou en trou. En s’intéressant à certains sujets, on fait très vite la connaissance de spécialistes prêts à transmettre leur savoir. Je n’ai jamais été soldat moi-même mais j’ai pu prendre part à de nombreux entraînements de la Bundeswehr (ndlr:l’armée allemande). J’ai à chaque fois rendu la pareille en présentant des conférences sur la survie au cours desquelles j’ai par exemple raconté comment je me suis fait étouffer par un boa.

Qu’est-ce qui vous a poussé dans cette voie?

Je souffre peut-être d’un syndrome du sauveur. De surcroît, j’aime l’aventure et j’ai toujours voulu avoir une vie passionnante. Comme je l'ai dit au début, je ne suis pas le genre de personne faite pour être vissée sur sa chaise au bureau et regarder quelle garniture le voisin a sur son pain. J’ai toujours voulu entreprendre quelque chose, sortir dans la nature.

Votre carrière de «pape de la survie», surnom que le «Spiegel» vous a donné un jour, a débuté il y a près de 50 ans: vous parcouriez à l’époque le Nil bleu sur un radeau en Éthiopie. Vous avez été attaqué et votre caméraman abattu à l’occasion d’une autre expédition sur le fleuve en 1975. Ce tragique événement ne vous a-t-il jamais empêché de repartir vers de nouvelles aventures?

Non, à aucun moment. Nous étions partis à trois à l’époque et chacun était tout à fait conscient que de tels événements pouvaient survenir. Des accidents mortels de la circulation se produisent également chaque jour, et nous continuons pourtant à traverser les rues


Vous semblez être un gars intrépide. Existe-t-il quand même des animaux, des plantes ou des événements météorologiques dont vous avez peur ou du moins qui vous inspirent du respect?

J’ai constaté au fil des années que les animaux et la météo sont pratiquement évaluables à 100%. Le seul facteur incalculable reste l’être humain, on peut seulement l’évaluer correctement lorsque l’on s’attend au pire et que l’on se réjouit d’une situation moins mauvaise.

Il n’existe donc aucun animal au monde que vous ne craigniez?

Je n’éprouve pas de la peur, mais du respect. Celui qui ignore la peur peut très vite être mort.

Avec le temps, vous êtes passé toujours plus d’un rôle d’aventurier à celui de militants des droits de l’homme. On pourrait affirmer que vous êtes un des prédécesseurs de Greta Thunberg. Êtes-vous également du même avis?

Oui et non. Greta est bien plus radicale que moi. C’est aussi dû au fait qu’elle se trouve dans une situation d’urgence différente. La jeunesse actuelle doit aujourd’hui subir les conséquences de ce que nous, l’ancienne génération, leur avons créé.

Êtes-vous fan de Greta?

J’aime Greta et je trouve sa détermination exemplaire. Elle devrait avoir valeur d'avertissement auprès de l’ensemble des politiciennes et politiciens qui discutent aujourd’hui en permanence d’objectifs climatiques quelconques pour les années 2030 ou 2050. Ces personnes ne vivront probablement plus à ce moment-là. C’est pourquoi elles ne peuvent plus être contraintes de rendre des comptes. Il est clair que notre monde ira plus rapidement à la dérive que les nombreux politiciens prêts à agir aujourd’hui. En tant que politique, on se retrouve intégré dans la lourdeur de la démocratie. Les problèmes majeurs à mes yeux viennent de la surpopulation et des excès des hommes. Cela contredit la nature de tout être vivant de ne pas s’améliorer, la survie du plus apte.

Rüdiger Nehberg à propos de Greta Thunberg: «Je trouve formidable l’engagement de Greta. Et non, à mon avis elle n’est pas manipulée. En écoutant ses interviews, on remarque sa vivacité d’esprit. Greta est une jeune femme intelligente et consciente de ses responsabilités.»Nehberg

Que représente pour vous la jeune militante du climat suédoise, une icône ou une poupée télécommandée?

Comme je l’ai indiqué précédemment: je trouve formidable l’engagement de Greta. Et non, à mon avis elle n’est pas manipulée. En écoutant ses interviews, on remarque sa vivacité d’esprit. Greta est une jeune femme intelligente et consciente de ses responsabilités. Lors de son discours à l'ONU, j’ai applaudi debout, devant ma télévision.

Vous secouez encore toujours l’opinion publique en effectuant des actions spectaculaires. Vous avez ainsi traversé l’Atlantique en pédalo en 1989 afin de sensibiliser les gens au sort du peuple des indiens Yanomami d’Amazonie, au Brésil.

Après avoir découvert les Yanomami dans leur forêt gigantesque, j'ai constaté qu’ils étaient menacés, eux et leur habitat, par des chercheurs d’or. Je suis devenu le témoin oculaire d'une menace de génocide. J’ai réalisé à un moment donné que les populations indigènes ne peuvent s’aider elles-mêmes, elles ont besoin d’une assistance extérieure. En ne faisant rien, je m’abaisse au rang de complice. Suite à cela, j’ai écrit un ouvrage sur les Yanomami, mais qui n’a que peu touché les gens. Il me fallait davantage d’attention. Les échecs ne m’ont jamais déprimé. Ils ont au contraire stimulé ma créativité.

Le problème lors de la planification de votre traversée en pédalo, c’est que vous ne connaissiez rien à la navigation …

… mais comme bien souvent dans la vie j’ai eu de la chance. Un ancien capitaine qui habitait près de chez moi m’a tout expliqué. Comme le GPS n’existait pas à l’époque, on ne pouvait que naviguer au sextant. Et il m’a encore donné quelques autres conseils pratiques: il a jeté quelques morceaux de polystyrène dans les toilettes et a actionné la chasse d’eau. Lorsque l’eau s’était à nouveau immobilisée, les morceaux de polystyrène flottaient intacts à la surface. Il voulait dire que c’est exactement ainsi que mon embarcation devait fonctionner, rien ne devait couler.

Rüdiger Nehberg à propos des Yanomami: «Après les avoir découverts, j'ai constaté qu’ils étaient menacés, eux et leur habitat, par des chercheurs d’or. Je suis devenu le témoin oculaire d'une menace de génocide. J’ai réalisé à un moment donné que les populations indigènes ne peuvent s’aider elles-mêmes, elles ont besoin d’une assistance extérieure. En ne faisant rien, je m’abaisse au rang de complice».Nehberg

Qu’est-ce qui vous a fasciné chez les Yanomami?

Les Yanomami ne connaissent pas le raisonnement progressiste et la recherche du profit. Il n’y a pas de surpopulation ni de déchets. Ils ne pensent pas constamment au lendemain. Ils vivent au jour le jour. Leur mode de vie m’a fasciné et c’est ce qui m’a valu ce coup de cœur pour eux.

En 2000, vous avez réussi à faire reconnaître et protéger les Yanomami, l’un des derniers peuples autochtones de la forêt tropical brésilienne. Et comment se portent-ils aujourd’hui?

Les Yanomami vivent toujours dans une paix acceptable. Il y a certes encore des chercheurs d’or dans la région mais sensiblement moins qu’au cours des années 1980. Les Yanomami ont un chef fort sage: Davi Kopenawa a reçu le Prix Nobel alternatif 2019 de la paix. Kopenawa est bien conscient du fait que la paix ne restera pas éternellement en vigueur car la cupidité continuera de croître depuis l’extérieur. Pour cette raison, il quitte également toujours la zone protégée, afin de connaître ses adversaires et se tenir prêt si ces derniers envisageaient à l’avenir de nouveau accroître leur pression.

En 2003, vous étiez en expédition en Amazonie et avez été porté disparu durant 25 jours. Était-ce tout simplement votre expérience extrême?

On prétend toujours que j’avais disparu. Il s’agit du sensationnalisme de certains médias et cela est très pénible pour moi. J’ai toujours su à l’époque où je me situais. Il n’y a pas de boîtes aux lettres dans mes régions préférées et je n’aime pas voyager avec un téléphone par satellite.

Mais encore?

Ce n’était pas une situation particulière pour moi, car je savais exactement où je me trouvais durant tout ce temps


Vous êtes descendu en rappel dans la forêt vierge depuis un hélicoptère à 50 mètres et presque sans l’équipement nécessaire afin d’apprivoiser la forêt tropicale et tous ses dangers, tels que les plantes toxiques et les animaux venimeux.

Honnêtement, j’étais même content à l’époque d’avoir perdu un panneau solaire après quelques jours et que mon téléphone a donc cessé de fonctionner à un certain moment car mon objectif était de me débrouiller sans moyens techniques.

Et l’appareil photos que vous transportiez dans une sacoche en caoutchouc?

C’était toujours un compromis avec moi-même afin de pouvoir rapporter quelques documents à la maison.

Comment saviez-vous quels animaux et quelles plantes sont comestibles?

Je connaissais cela depuis la survie. La plupart sont comestibles. Les coléoptères en général pas vraiment, ils n’ont simplement pas bon goût alors que les mouches et les vers peuvent en revanche être mangés. La berge regorgeait de vers en retournant la boue, on aurait dit des spaghettis dans une assiette.

Rüdiger Nehberg sur son plus grand mérite: «Nous avons organisé une conférence internationale d’érudits à l’université al-Azhar au Caire en 2006. Le succès résidait dans le fait que ces hauts dignitaires religieux avait promulgué une fatwa, un avis juridique islamique: «Les mutilations génitales féminines sont un acte criminel punissable allant à l’encontre des plus hautes valeurs de l’islam». Nehberg

Depuis bientôt 20 ans, votre épouse Annette et vous-même vous battez avec votre association Target pour mettre fin aux mutilations génitales des femmes. Qu’est-ce qui vous a incité à relever ce combat?

Lorsque les Yanomami ont enfin connu la paix en Amazonie, j’ai eu besoin d’une nouvelle mission. En 1977, c’est-à-dire bien des années auparavant, je parcourais le désert Danakil avec une caravane. J’y ai rencontré en Érythrée une jeune femme qui m’a parlé ouvertement de ses mutilations génitales. Je ne pouvais pas imaginer à cette époque qu’un étranger puisse s’opposer à ce genre de tradition. Les choses ont changé avec les expériences vécues chez les Yanomami. J’ai appris que personne n’est trop petit pour changer le monde. C'est pourquoi j’ai osé faire campagne contre les mutilations génitales en l’an 2000.

Des traditions brutales sont aussi en vigueur auprès d’autres populations. Pourquoi n’arrivez-vous pas à accepter l’excision comme une coutume d’une autre culture?

S’il vous plaît, cela prend une tout autre dimension. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), on dénombre entre 6000 à 8000 victimes. De nombreuses jeunes filles meurent d’infections, d’hémorragie ou de choc et celles qui les surmontent ont des douleurs toute leur vie et sont privées de leur dignité. Ce ne sont pas uniquement les musulmans qui excisent leurs filles, les chrétiens en font autant.

Quel est votre plus grand mérite en matière de mutilation génitale jusqu’à présent?

Nous avons organisé une conférence internationale d’érudits à l’université al-Azhar au Caire en 2006. Le grand mufti d'Égypte Ali Gum’a a même endossé le patronage à cette occasion. Le succès résidait dans le fait que ces hauts dignitaires religieux avait promulgué une fatwa, un avis juridique islamique: «Les mutilations génitales féminines sont un acte criminel punissable allant à l’encontre des plus hautes valeurs de l’islam». Cela ne s’est malheureusement pas propagé à travers le monde comme espéré. La gêne à parler du bas-ventre de la femme est demeurée plus forte que la raison. Nous avons documenté la conférence ultérieurement dans le «Livre d’Or», un projet de sermon destiné aux imams dans les mosquées.

La mutilation est également un thème important dans vos conférences.

Imaginez donc la scène: devant vous, dans une hutte, une mère et des tantes immobilisent une fille avec leurs mains alors qu’une mutilatrice traditionnelle, munie d’une lame de rasoir, procède à l’ablation des organes génitaux externes, sans anesthésie. Vous ne pouvez rien faire là contre car il s’agit d’une tradition millénaire inéluctable. Ma femme Annette s’est occupée du travail de documentation. C’était tellement horrible qu’elle est encore hantée aujourd’hui par des cauchemars. Elle a pourtant réussi à filmer cette tragédie, cette offense à l'islam. Et elle a été autorisée à présenter ce film en 2006 lors de la conférence internationale des érudits à l’université al-Azhar. Cela ne s’est jamais produit auparavant. Les images sont convaincantes.

Rüdiger Nehberg à propos de sa femme: «Si mon optimisme m’abandonne un jour, ma femme Annette arrive avec le sien et le remet à niveau, et tout rentre dans l’ordre.»Nehberg

Quel est votre prochain objectif?

Mon objectif ultime est de coopérer avec l’Arabie saoudite. Les femmes ne sont certes pas mutilées là-bas, mais si l’on annonçait à tous les pèlerins de la Mecque, le lieu de naissance du prophète et de l'islam que de mutiler leurs filles est une offense à la religion, à Allah, notre créateur à tous, cela serait d’une force incroyable. Mais seul le roi saoudien peut décréter cette proscription. Nous ne sommes pas arrivés à accéder jusqu’à lui avec notre demande. Et ceci malgré un soutien important.

Vous êtes-vous déjà rendu en Arabie saoudite?

Oui, nous avons même rencontré le secrétaire général du grand mufti et sommes parvenu jusqu’à l’OCI, l’ONU islamique. Néanmoins sans résultats jusqu’à présent. Qui sait, peut-être qu’une lectrice ou un lecteur de Bluewin est capable d’entrer en contact avec la maison royale.

Vous avez déclaré un jour que vous étiez un empoté qui a eu énormément de chance. Pourquoi vous précisément avez autant de chance?

En fin de compte, la chance en fait toujours partie. Cependant, j'ai préféré vivre une vie courte et animée plutôt qu’une existence longue et monotone. J'étais donc également prêt dans tous les cas à accepter une mort prématurée.

Vous allez avoir prochainement 85 ans …

… vous y arriverez aussi


En regardant en arrière, qu’auriez-vous souhaiter faire différemment dans votre vie?

La vie d’aventurier m’a apporté de nombreuses satisfactions. Et si ce que je fais peut avoir un impact socialement acceptable, cela me rendra même heureux. Mais je ne m’en suis aperçu que trop tard. J’étais trop concentré sur ma profession d'origine au début. En tant que patron d’une pâtisserie, j’avais des responsabilités et ne voulais bien sûr pas non plus faire faillite. Je l’ai revendue en 1990. Elle existe toujours du reste, je l’ai cédée à un ancien collaborateur. C’est pourquoi j’affirme avec le recul que j’aurais dû faire cela 20 ans plus tôt, j’aurais ainsi pu mener une vie pleine de raison et de sagesse 20 ans de plus

Vous avez déclaré un jour que vous ne pouviez pas vous arrêter. Vous continuez à donner des conférences régulièrement. Comment faites-vous?

Je suis hélas déjà un peu esquinté. J’ai perdu de mes forces et je dois m’adapter à ce résidu organique. Je me suis récemment luxé une jambe, raison pour laquelle je marche avec une béquille. Lorsque je rentre à Hambourg, je devrai me faire opérer au genou.

Vous allez également publier un nouvel ouvrage prochainement.

C’est prévu pour le printemps 2020. Le livre s’intitule «Dem Mut ist keine Gefahr gewachsen» (Il n'y a pas de danger pour le courage). C'est un vieux dicton bédouin, et je pense qu’il me convient bien. Le livre sera une sorte de curriculum vitae.

Rüdiger Nehberg à propos de son avenir:«notre projet d’envergure d’«unité d'obstétrique»  à Afar, en Éthiopie, un refuge pour les femmes victimes de viol, m’occupe beaucoup. Ce sont les missions pour lesquelles nous sollicitons le soutien de nos auditrices et auditeurs.»Nehberg

Les personnes qui se lancent dans des expéditions aussi risquées doivent inévitablement faire face à leur mort. Comment imaginez-vous votre fin de vie?

Je veux donner le maximum aussi longtemps que possible afin que ma vision pour La Mecque devienne une réalité. Et un jour, espérons de manière inattendue et soudaine, mon temps sur cette Terre s’achèvera.

En évoquant votre propre décès, vous avez déclaré en 2014 que vous ne souhaitiez jamais résider dans une maison de retraite.

Et c’est toujours le cas.

Vous avez encore déclaré: «J’aimerais aussi pouvoir avoir une emprise sur la mort».

Stop! Je ne désire plus parler de la mort. Parlons de la vie, j’ai encore tellement de projets. Et si mon optimisme m’abandonne un jour, ma femme Annette arrive avec le sien et le remet à niveau, et tout rentre dans l’ordre.

Lors de vos conférences, on sent que vous avez encore beaucoup d’énergie. Où trouvez-vous cette force?

Ce projet concernant les mutilations génitales, ce crime abominable a déclenché en ma femme et en moi une colère, une impuissance mais également beaucoup d’imagination et de créativité. Nous avons juré aux filles mutilées que nous ne pouvions pas les sauver, mais que tant que nous vivions, nous nous battrions pour que leur enfants et petits-enfants n’aient plus à endurer un tel supplice. Ce combat me donne de la force. De plus, notre projet d’envergure d’«unité d'obstétrique»  à Afar, en Éthiopie, un refuge pour les femmes victimes de viol, m’occupe beaucoup. Ce sont les missions pour lesquelles nous sollicitons le soutien de nos auditrices et auditeurs. Sinon, je serais depuis longtemps à la retraite à me demander probablement quand le nouvel horoscope et le prochain livret de mots-croisés seraient déposés dans ma boîte aux lettres.

Vous trouverez encore davantage d’informations sur la vie de Rüdiger Nehberg et des projets de son association Target en cliquant ici.

Le journaliste de «Bluewin» Bruno Bötschi s’adonne régulièrement à ce jeu de questions-réponses avec des célébrités dans le cadre de sa chronique «Bötschi questionne». Il dispose d'une grande expérience en matière d'entretiens. Il a écrit durant de nombreuses années la série «Traumfänger» (l'attrape-rêve) pour le magazine «Schweizer Familie». Ainsi, il a demandé à plus de 200 personnalités quels étaient leurs rêves d'enfant. Le livre compilant tous ces entretiens a été publié par Applaus Verlag à Zurich. Il est disponible en librairie.zVg
Partager cet article
Repost0
21 janvier 2020 2 21 /01 /janvier /2020 15:22

 

“Venir sans enfant, éduquer sa progéniture, changer de pizzeria ou rester à la maison”", le message de ce couple de restaurateurs italiens.
 
“Venir sans enfant, éduquer sa progéniture, changer de pizzeria ou rester à la maison”", le message de ce couple de restaurateurs italiens.

ÉDUCATION - Ce message provoquant les parents allait forcément faire réagir. “Venir sans enfant, éduquer sa progéniture, changer de pizzeria ou rester à la maison”, voici les mots adressés par un restaurateur italien aux parents qui ne seraient pas capables de gérer leurs enfants à table.

Ce pizzaïolo de Villa di Tirano, dans le nord de l’Italie, semble en avoir assez de voir son restaurant transformé en terrain de jeux. “Nous voyons des enfants courir partout, jouer à cache-cache dans les toilettes, hurler et se mettre debout sur des chaises. Et les parents ne leur disent rien”, explique Gabriele Berbenni, 24 ans au quotidien Corriere della Sera .

Alors avec sa compagne Sabrina, ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure et d’afficher leur ras-le-bol à l’entrée de leur restaurant.

 

“Avis à tous les parents, laissez les enfants malpolis à la maison ou essayez de les éduquer (...) Les enfants laissés sans surveillance, qui courent partout dans le restaurant, qui hurlent ou mettent les pieds sur les chaises dérangent les clients. Nous nous réservons le droit de les prendre en cuisine pour leur faire faire la vaisselle avec du ruban adhésif sur la bouche”, peut-on lire entre autres sur cette affiche.

“Je suis d’accord avec lui... Interdire l’entrée aux enfants et aux parents qui sont responsables de l’impolitesse de leurs enfants dans la société dans laquelle nous vivons, car n’oublions pas que si les parents ne savent plus éduquer, c’est la faute des temps modernes”, écrit un internaute sur Twitter

D’autres estiment que le restaurateur va trop loin avec ce message. “S’il ne peut pas être au milieu des gens, il devrait changer de travail, et à propos des parents qui doivent éduquer leurs enfants, il ne faut pas juger”, écrit une certaine Tuti Barbara parmi les plus de 4000 commentaires laissés sous la publication Facebook du quotidien italien.

Sans aucun doute, cette affiche va diviser les clients du “Bagà”. Mais cela ne fait pas peur au couple, qui se dit prêt à “perdre une partie de son chiffre d’affaires afin de protéger les clients qui cherchent un endroit calme et bien entretenu”. Pour certains, le silence n’a pas de prix.

 

Partager cet article
Repost0