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14 juillet 2021 3 14 /07 /juillet /2021 09:34

 

Ce récit fût transmis par ma belle-mère qui l'a vécue dans sa chair .Ainsi en est-il de la mémoire orale................rassembler les faits et reconstituer ce puzzle autant que faire ce peut en étant le plus précis soit-il .

Cette histoire se situe dans les années 1935/1936 en France dans cette ville française du canton de Thizy, département du rhône, Cours situé à 80 km de Lyon, au confin du département .

En ce temps là vivait la famille Bournet et sa veuve et ces trois enfants .

Le père Bournet était décédé vers 1930, il s'était suicidé quelques années auparavant, il avait fait toute la guerre de 14/18, il était revenu vivant, mais marqué à vie par cette orgie horrible et n'avait pu supporter ce fardeau si lourd, alors un jour qu'il s'était alcoolisé, il s'est donné un coup de fusil qui le tua sur le coup .

 

Il en fut de même pour le père Dulac en cette année 1929, même histoire, même guerre, même conséquence, même alcool, lui il se défenestra du haut de son troisième étage ou il habitait dans le quartier dit de Vivi, il mourru trois jours plus tard, avant cela il était conducteur du train de Cours, voie privée crée par les industriels pour acheminer les marchandises aux industriels { de Cours à Amplepuis } cette voie fut supprimé car l'écartement des voies n'était standard, les voies industrielles étaient de 900 mm, l'écartement standard est de 1 435 mm (soit quatre pieds huit pouces et demi). Ce train transportait aussi des voyageurs et je me souviens l'avoir pris une fois dans ma jeunesse, issue d'une famille nombreuse, nous avions jusqu'à 75% de réduction. Cette voie fut définitivement fermée dans les années 1955 .

 

Revenons à notre famille, cette Jeanne Papot-Libéral épouse Bournet, elle à 37 ans en 1935, veuve et a trois enfants à charge : L'ainé Roger 17 ans puis Lucienne 15 ans et Raymonde 13 ans .

Roger épousera "Nénette" Chassignol et ils auront un fils Jean-Claude Bournet.

Lucienne épousera Joseph Butty et ils auront deux enfants Christian et Evelyne .

Raymonde épousera Jean Lacroix et ils auront une fille Danielle Jeannine .

Jeanne est locataire dans une maison attenante à un corps de ferme situé au lieu-dit: bas de Cours.

Elle travaille dans une usine de couvertures, pour nourrir cette famille, sans aucune allocation d'aucune sorte à cette époque. Aujourd'hui sa famille est sauvée, les enfants travaillent tous dans les usines de tissage et ils aident leurs mère pour acheter la nourriture, payer le loyer et les charges, le fils Roger remplace le père, le seul homme de la famille, il fait le jardin à l'ouest de la maison pour produire les légumes pour tout ce petit monde .

La journée fatidique, personne ne se souvient ce qui a déclanché cet incendie qui pris sans doute dans le grenier à foin attenant à la ferme qui servait à nourrir les vaches, les longs mois d'hiver.

 

Très rapidement ce fut l'embrasement général de l'ensemble de ces batiments, toute la famille était là, c'est affolement général, l'on jette par la fenêtre, dans la cour ce que l'on veut sauver: linges, couvertures, objets divers.....................puis dans la panique avant de s'enfuir toute cette famille jette la vaisselle par la fenêtre qui va s'écraser dans la cour, même le réveil est jeté et puis comme pour forcer le destin il se mettra à carilloner . Plus tard arriveront les pompiers avec leur pompe à bras, il y a si peu d'eau dans la marre qui est dans le pré qui sert à donner à boire aux animeaux, les tuyaux en toile son percés et le peu d'eau qui arrive sur le bâtiment en proie aux flammes depuis plusieurs heures à bien du mal à arrêter les flammes.L'incendie s'arrêtera seul quand il ne restera que les murs en pierres, qui eux ne brûlent pas.....

La famille est sauvée, elle est là prostrée, regroupée dans la cour autour de la mère, ils ont tout perdu,les meubles, les lits, tout est calciné, ils ne leurs restent rien que leurs vêtements et quelques couvertures épargnés ..........................ils contemplent les ravages des flammes qui a tout détruit..............Ils n'ont plus de larmes pour pleurer, à quoi bon, il faut penser à dormir cette nuit déjà là, l'entraide existe, les voisins vont leur venir en aide pour les héberger provisoirement, et ce n'est que quand les travaux de réparation seront réalisés qu'ils pourront rejoindre leur maison. A cette époque là  il n'existe pas d'assurance, ni aucune aide de l'état ou de la mairie en pareille circonstance ................... petit à petit la maison retrouvera son maigre confort, la fameuse gasinière qui sert à se chauffer ainsi qu'à faire à manger, une table, des matelas pour dormir, quelques assiettes , des bols, des verres et c'est presque tout ......................

En ce temps là, les incendies sont fréquents . Mais ceux qui l'ont vécus s'en souviennent toute leur vie .

En ce souvenir je n'oublie pas que c'est Jeanne qui adouba le prénom de Laurent que je donnai à mon fils ce 8 juin 1967.

Jeanne s'en est allée d'une vie bien remplie en 1969 d'une jaunisse à l'hôpital de Cours fin juillet de cette année là .

Ainsi va la vie .

 

 

 

 

 

 

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