2014 : est la 61 eme édition de la saintélyon
Un peu d'histoire
Retour sur 60 ans d’aventure
L’histoire de ce raid extrême, disputé de nuit, en hiver, sur une distance d’une soixantaine de kilomètres se confond avec celle de la course à pied moderne. Que de chemin parcouru depuis l’époque ou les organisateurs du CT Lyon se frayaient un passage parfois à ski (les hivers étaient plus rudes, alors…), au milieu de la neige et des ronces, avec une poignée de courageux randonneurs, quelque part au dessus de Sainte-Catherine.
1951
Naissance de la SaintéLyon
Les cyclotouristes Stéphanois et le «Cyclotourisme Lyonnais» créent une randonnée pédestre hivernale de 60km, organisée sur 2 jours en alternance entre Saint-Etienne et Lyon, via le GR7. Les premiers participants doivent venir à bout des 64 bornes de ce raid nocturne.
A l’époque, ils ne sont que quelques-uns à tenter l’aventure, arborant chaussures de montagne et sacs à dos. Le raid s’effectue sur deux jours avec coucher dans une auberge à Sainte-Catherine. L’objectif essentiel est alors le maintien de la forme des cyclotouristes lors de la saison hivernale.
L’épreuve évolue et s’organise au fur et à mesure des éditions. La participation grandissante entraîne le chronométrage du raid sur une seule nuit, qui devient ainsi une compétition de marcheurs (interdiction de courir sous peine de disqualification) sur un parcours de 63,2 km.
Personne n’imaginait alors qu’il était possible de relier les deux grandes métropoles régionales en courant sans interruption. En quelques années, les temps réalisés passent de 9h à 7h30, un chiffre symbolique, puisqu’il représente le temps mis par la diligence pour relier Lyon à Saint-Etienne au siècle dernier.
Fin des annees 1970
L’émergence du jogging et des épreuves en «style libre» dû pour une large part à l’apparition de chaussures amortissant mieux les chocs et à la diffusion des méthodes modernes d’entraînement, sonnèrent le glas de la marche
En 1977
Les concurrents sont autorisés à courir.
2010
La Saintélyon 2010 restera dans les mémoires comme une édition d’anthologie avec des conditions hivernales inédites. Après 20 ans d’absence plus de 40 cm de neige recouvrent le parcours, et des températures polaires s’installent pour la semaine. Le décor, encore plus féérique grâce à une nuit claire et une neige immaculée, enchante les sens mais la neige profonde par endroit et piégeuse sur la fin de parcours rend la progression des coureurs plus délicate. A l’issue d’une course longtemps incertaine c’est Denis Morel, champion de France des 24 heures, qui franchit la ligne d’arrivée à Gerland en 5h 18, devançant de peu Emmanuel Gault, une nouvelle fois dauphin de l’épreuve, Chez les Féminines, Maud Giraud Gobert ne laisse en revanche aucune chance à ses poursuivantes. Enfin, la première édition de la SaintExpress couronne Oswald Cochereau et Fleur Carron l’emporte côté féminines.
2014
Quelques chiffre : 12000 inscits sur toutes les distances 9039 ont terminés
La course mythique en solo : 5550 inscrits 611 abandons
V1 femmes : 186 inscrites entre 30 et 40 ans dont Stéphanie Dulac Lallement dossard n° 9271
V4 hommes : 9 inscrits entre 70 et 80 ans dont Albert Dulac dossard n° 8260
Stéphanie ma fille et moi -même courons depuis 20 ans , nous sommes marathoniens tous deux : Premier marathon à Lyon en 1993 ,puis New york en 1993 et c'est ainsi que débute une longue histoire de la course à pied .
Pour s'inscrire sur ce type de raid il faut un peu d'expérience et avaler quelques kilomètres
Pour Stéphanie , c'est sa 4eme participation en solo ; je crois que la première fois elle avait 20 ou 21 ans . Son entrainement 2014 deux marathons et pas des moindres : Honolulu et Chicago , plus toutes les courses locales dans l'Ohio et sa région .
Pour moi c'est ma 5 eme participation , J' ai avalé cette année environ 1500 km ; soit 200 heures d'entrainement
et 5 heures par semaine en quatre sorties .
La mise en condition débute dès le vendredi 5 décembre 2014 à Lyon au palais des sports de gerland ; distribution des dossards et dernières et ultimes recommandations ; le temps , froid , neige , température , vent etc .................
Samedi 6 décembre 2014 8 heures PM , Lyon ,gerland palais des sport ; retrait du pass pour prendre le bus qui va nous emmener à Saint Etienne dans la loire . Organistaion rigoureuse et méticuleuse ,nous sommes les deux derniers du premier flot de cars qui acheminent ces runners ,guerriers des temps modernes. Ces deux dernières places nous nous retrouvons à l'arrière du car sur une file de cinq sièges côte à côte avec Stéphanie notre complicité est si forte , sans parler nous nous comprenons et cela suffit à notre bonheur. La durée du trajet est d'une heure environ pour rejoindre le gymnase à Saint Etienne, temps si court aujourd'hui, le temps passe si vite .
Les cars déversent à leur arrivée des flots de runners qui s'engouffrent dans le magnifique gymnase avec une charpente en lamellé collé aux arabesques folles voulues par ces concepteurs, nous arrivons vers 10heures PM .
Le gymnase est plein à craquer ,7 ou 8000 coureurs prêts à en découdre sont allongés, se préparent chacun à leur manière, pommades,vêtements,bonnets,gants,chaussures,ceintures,chaussettes" Booster",chaussures,sacs, camelbacks,et la lampe frontale indispensable outil pour la nuit .
Ces runners ce sont les guerriers des temps modernes :
les Phalanges d'Alexandre le Grand à la bataille de Gaugamelle 1er octobre -331 dans l'Indus l'Irak d'aujourd'hui contre Darius III .Et le jeune Macédonien Alexandre entre Vainqueur à Babylone moins de 30 ans .
Ou bien encore les légions romaines de Jules César en 52 avant JC à la bataille d'Alésia, Vercingétorix est vaincu :
veni vidi vici dira le dictateur à vie plus tard .
Enfin les grenadiers de l'Empereur à Austerlitz le 2 décembre 1805 à 20h 30, Vent Faible, brume,pluie,neige température 2° ; à deux cents ans d'intervalle , les mêmes conditions climatiques . La bataille des 3 Empereurs,L'Empereur François II de l'Empire Austro-Hongrois et l'Empereur Russe Alexandre 1er .La victoire sera éclatante pour l'Empereur des Français .
Stéphanie est sur son terrain de prédilection elle avance impériale modeste ,l'oeil vigilent sur tout ce qui se passe, sa concentration est totale, je suis ma fille heureux. Il faut enjamber les corps couchés allongés à même le sol endormis , certains se reposent ,avec une serviette sur les yeux, il y a même deux lecteurs , je ne sais s'ils comprennent ce qu'ils lisent tant la tension doit être forte pour eux aussi , une autre manière de décompresser . Les blocs sanitaires ou de longues files d'attente s"allongent , un grand classique en course à pied , il faut partir les intestins vides . Dans un coin du gymnase des trétteaux avec du café , du thé ,du pain d'épice et du chocolat noir ,Je ne sais pourquoi nous ingurgitons plusieurs morceaux des ces friandises de choix avec le sourire, sous l'oeil attendri des bénévoles bienveillants. Dans une autre salle nous mangeons une assiètte de pâtes à deux avec chacun une banane et une bouteille d'eau .Nous revenons au gymnase central et trouvons deux sièges dans les gradins que nous nous approprions ,il est 11 heures pm .Encore une heure d'attente, toutes ces couleurs de vêtements, de chaussures, de bonnets ,c'est vraiment féerique pour nous. J'ai enporté un tout petit téléhone pour le poids et je n'ai pas noté les N° d'Olivier et Loïc qui sont là .....Mais j'ai abandonné l'idée de les retrouver .....il y a trop de monde .
Je fais et refait le parcours dans ma tête à quelle vitesse devons nous courir pour terminer .J'ose la question à Stéphanie et je connais la réponse : qu'a tu fais depuis ton marathon de Chicago ? environ 50 km me dit-elle dont 15 km avec Patrice son Mari un dimanche , et l'entrainement en salle , sans tapis ...... Je connais la charge de travail de Stéphanie , ces obligations, trois enfants adorables, son mari exceptionnel ...... Voici mon plan : Stéphanie nous allons courir à 6km/h ,et nous mettrons 12 heures pour parcourir les 72 km ; attention il faudra se freiner dans les 20 premiers km,c'est la seule façon si nous voulons finir .Stéphanie manque d'entrainement .Je le sais depuis plusieurs semaines sans qu'elle ne m'aie rien dit .Puis me dit -elle à brûle pourpoint ; je me suis blessé à l'aisne droite au gymnase !!!! cela me fait mal !!!!! en soulevant des altères !!!! Tu pratiques le bodybuilding, lui dis-je pour plaisanter ? non .... Je pense à une petite déchirure ou une élongation ..........Je sais maintenant que ce sera très difficile de finir , malgré le courage et la volontée de Stéphanie qui est exceptionnelle dans l'endurance,comme les bouddhistes elle pourrait ramper
en récitant des mantras pour accéder au Potola des jours et des jours,des nuits et des nuits , je ne sais ou elle puise cette énergie tout à fait exceptionnelle ...........titanesque ..........Sa force vient je ne sais d'ou !!!.Elle à lue tous les classiques et elle adore Montaigne qui nous a appris :
« Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. »
« Tout ce qui peut être fait un autre jour, le peut être aujourd'hui. »
« C'est une belle harmonie quand le faire et le dire vont ensemble. »
Ne le répétez pas , j'ai touvé en chinant une édition ancienne des essais de Montaigne , et je vais lui offrir .
Et puisque nous en sommes aux confidences : " je ne suis qu'un homme , rien qu'un homme" comme chantait Alain Barrière en 1971, Ingénieur arts et métiers chanteur :
ALAIN BARRIERE je ne suis qu'un homme - YouTube
www.youtube.com/watch?v=Wli6ZHpvaUo
Le 22 novembre 2014 lors d'un entrainement avec des copains Loïc et Ollivier ,nous partons dès potron minet à 6h am rendez vous au Macdo ,dans les Appalaches lyonnaises, pour 28 km en trois heures et 600m de dénivelés, les premiers 10km sont menés au pas de charge par Loïc,professeur et pompier semi-professionnel un athlète, deuxième tronçon Ollivier prend la relève professeur et surtout il a réalisé la diagonale du fou la traversée mytique de la Réunion 160 km non stop et l'escalade du volcan du Piton de la Fournaise sur l'île de la Réunion
Ollivier c'est la modestie même,
Enfin les dix derniers km, c'est mon tour de prendre la tête de notre chevauchée fantastique , nous connaissons les forêts , les sentiers, presque chaque rochers ......... il y a des barrières en tronc d'arbres pour éviter que les quads ou les motos cross ne défoncent les sentiers , le premier nous nous baissons et passons sous la barrière, sauf Olivier qui contourne ,le deuxième dans une descente ,je contourne en pleine vitesse , nous sommes à 13 ou 14 km /h ,un fil de fer à 20cm du sol me bloque le pied gauche et me projète à plusieurs mètres plus loin sur un éboulis de pierres ; Loïc chute derrière moi , heureusement Olivier évite la chute .Immédiatement je me relève ,Loïc :ça va Albert , oui ça va lui répondis-je, légère contusion au frond ,je saigne un peu , heureusement j'ai croisé mes bras pour me protéger la tête ;et l'on repart pour terminer notre périple, nous laissonsOlivier chez lui et j'accompagne Loïc jusqu'à la Caserne des pompiers ou il est attendu. L'après midi une terrible douleur sur tout le coté gauche ; j'attendrai le jeudi suivant pour consulter le médecin ,pas de fractures me dit-il ,ouf ! je suis sauvé, en courant doucement pour ne pas éveiller la douleur je peux courir longtemps et tenir , tenir , tenir encore ...............
Le speaker se faufile dans les groupes de coureurs pour obtenir quelques réflexions à chaud ; Il nous indique que les départ vont s'enchainer à partir de minuit ,les dossards d'élites en premiers , puis par vague successives , nous décidons de partir et rejoindre la ligne de départ pour 0 heure 20 minutes, je lance ma garmin et c'est parti ..... il fait doux ,beaucoup de monde des milliers de lampes frontales scintillent dans cette nuit , il bruine légèrement,humidité, temps clément ,pas trop de froidure pour l'instant .Les coureurs doublent , l'on doit faire attention à ne pas prendre un coup de pied sur le tendon d'achille , blessure fatidique s'il en est .............
Nous mettrons deux heures vingt pour rejoindre le premier ravitaillement Saint Christo en Jarrez 17 km , ravitaillement sous chapiteau blanc, il fait froid ,il fait du vent,batterie de WC à l'exérieur ,pruneau,madeleine,pate de fruit ,deux verres d'eau, et nous repartons dans la froidure il est environ 2h 45' am dans cette nuit noire .Je demande à Stépahnie comment va sa blessure à l'aisne , elle me répond invariablement comment vont tes côtes !!!!! ce n'est pas la bonne réponse me dis-je !!!!
Depuis plus d'une heure nous sommes sur des chemins de terre boueux ,avec des flaques d'eau ,parfois le chemin est inondée ,l'eau ruisselle comme un torrent dans les chemis de pierres pointues ,monter descendre c'est le lot quotidien du runneur de la Saintélyon ........... Nous arrivons dans un marécage ,le chemin est impraticable , inondée sur des dixaines de mètres, nous devons escalader , monter sur un vieux mur en pierres en forme d'éboulis le long d'un champ ,les pierres sont glissantes ,il faut s'accrocher aux arbrisseaux , frênes , charmilles ou autres ronsiers ,pour éviter l'embourbement ........... Un runner courageux fonce droit devant lui dans l'eau à toute vitesse ............. seulement quelques mètres , il tombe et perd ces chaussures dans la vase ,il avait de belles chaussettes blanches , à tâton il recherche ces chaussures avec sa frontale . Courageux, il ne s'en prend qu'à lui , et voilà ce que sait que de vouloir tenter l'impossible ................
Je pense à Jacques Brel : Rêver d'un impossible rêve..............
Partir ou personne ne part...............
Tenter sans force et sans armure...............
d'atteindre l'inaccessible étoile............
www.youtube.com/watch?v=aeUHNktbL4E
Par chance nos pieds boueux nos ont encore épargnés des trous d'eau , Stépahnie a une faiblesse avec sa frontale ,nous nous arrêtons quelques instants, je sors ma lampe frontale de rechange que le lui donne .Il fait nuit noire et nous nous enfoncons à nouveau dans la forêt .
Arrivés au deuxième relai mytique: Sainte Catherine, nous dévalons les sentiers à l'orée du bois et les lumière scintillent dans la nuit . Chapiteau géant blanc ,WC de chantiers , pates de fruits,une soupe chaude, cela fait du bien,deux verres d'eau, assis sur un banc Stéphanie resserre ces chaussures Salomon à picots qui font merveille dans la boue pour éviter les glissages si dangereuses .
Et nous voilà reparti il est environ 4 heures 30' , Stéphanie appèle Patrice son mari qui nous encourage très sincèrement ,il est 10h 30' pm aux USA ,La maman demande si les enfants sont bien allés aux cours de musique, Violon Alto pour Llyona, Contre basse pour Marc-Aurèle, et piano pour Arpad Augustin. Cette nuit là Arpad refusera de jouer !!!! sa maman lui manque il n'a que 6 ans .
Stéphanie tire la jambe , je ne dis rien , je ne veux plus qu'elle me parle de mes côtes !!!! Les relais sont tous les 12 km environ , le plateau est neigeux , j'envoie une boule de neige à mon acolyte qui sourit encore,il fait froid,le vent est moins fort, monter descendre, sauter d'un rocher à l'autre pour éviter d'être inondé .... voilà le lot des coureurs .....
Troisième relai, Saint Genou, 42eme kilomètre ,il est environ 7 heures ce matin du 7 décembre ; Stéphanie veut se faire masser ,il faut accéder à l'étage de ce gymnase par un escalier métallique sur deux volées,la montée des marches est très dures ,une podologue accepte de la soigner, la cuisse opposée à la blessure est très dure , elle va lui faire un strapping sur la cuisse gauche pour soulager la tension muculaire et masser cette cuisse si dure . la redescente de cette mezzanine sera difficle pour Stéphanie, quelques pates de fruits , un thé chaud , un deuxième thé chaud, et nous voila reparti ,le jour se lève c'est l'aurore, il ne reste plus que 30 km et c'est fini .
Stéphanie souffre,nous mettrons 3 heures pour faire 13 km ,la brume se lève doucement , sur notre droite des milliers de feux dans la vallée du gier ,Saint Chamond,Givors se distinguent dans les lueurs matinales.Les chemins sont plus praticables, moins d'eau et de boue,progressivement le goudron remplace les chemins.Les strappings sur la cuisse de Stéphanie, la soulage, mais les douleurs sont malignes, et la douleur passe derrière la cuisse puis remonte dans la colonne vertébrale ,le nerf sciatique la fait terriblement souffrir .
Quatrième relai, Soucieux en Jarest, 55km, le sol du chapiteau est boueux, il n'y a plus de gobelet pour boire, l'on nous sert un bouillon dans des culs de bouteilles en plastic découpé, cela réchauffe, l'ambiance est difficile les survivants sont tristes, et l'on ne parle que d'abandon, la bérézina ......
Nous reprenons la route très difficilement, 7km nous sépare du prochain relai,Stéphanie se traine et souffre terriblement, je ne dis rien, puis j'ose: Stéphanie, il faut abandonner sinon tu vas te retrouver à l'hôpital, et tu ne pourras rentrer chez toi aux USA . Je propose d'aller au prochain ravitaillement pour indiquer les quelques km qui nous séparent encore, je pars et laisse Stéphanie avec sa douleur,j'arrive à Chaponost au relai et vois le dernier car qui va partir ramenant les abandons à Lyon, je refuse de le héler pour qu'il s'arrête c'est plus fort que moi.
Je retourne à la rencontre de Stéphanie qui marche péniblement; le relai est là tout près, il faut abandonner,avant le drame lui dis-je .
Un bon samaritain est avec nous,coureur marathonien,il a fait le marathon de NY en 3h 20' traileur,la cinquantaine très sympathique,il appèle son épouse,il est épuisé,mort,plus de ressources,presque sans vie , son regard est bleu et généreux .il propose à Stéphanie de la ramener à Lyon, il rappèle sa femme, lui demande venir avec la mégane et non le coupé pour nous ramener à Lyon Gerland.Stéphanie voudrait encore se faire masser ,mais il n'y a plus de masseurs,l'on sert un plateau à manger à Stéphanie dans une cagette de fruits,assise sur un banc, elle a le regard droit ,elle ne veut pas abandonner............Stéphanie mange très peu, je vais rendre ce plateau à ces généreux bénévoles, l'un deux nous indique qu'il à réalisé 22 fois la saintélyon.Je fais montre d'être gai, j'essaie d'être drôle, mais le coeur n'y est pas, le coeur n'y est plu. Patrice va être si déçu me dit encore Stéphanie ,j'explique qu'il y a encore tant de courses à faire et gagner la route est si longue. J'arrache mon badge de mon sac,j'ose demander celui de Stéphanie, puis celui de notre prophète,et je porte les trois trophées à l'informaticien qui enregistre les abandons plus de 400 me dit-il, je dis cela à Stéphanie mais elle n'est plus là ............déjà . Au final ce sera 621 abandons sur le solo de 72 km .
En fait l'on se fiche des abandons, les autres arrivent me dit Stéphanie, comme elle a raison .
Nous avons réalisés 60 km,belle course,mythique.Merci Stéphanie , tes enfants et ton mari peuvent être très fier de toi .
N'oublions pas les copains : Félicitations très sincères et très amicales à mes deux coreligionnaires
Ollivier Puccini : V1 dossard n° 1414 10h 32' 02'' 2988 eme .
Loïc Fére : V1 dossard n° 414 10h 40' 03'' 3166 eme .